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Au bout du monde, il reste des îlots, éparpillés sur des distances insensées. Des petits bout de terre, où la nature semble avoir pensée à tout pour y rester le plus longtemps possible. Un dernier refuge pour finir des jours à l'abri de la folie humaine. Ici, personne n'a besoin de preuve que dilatation du temps existe, on la sent, on la voit, on la vit pleinement. On prend son temps sur un nouveau tempo, guidé par quelques ukulélés qui donnent le rythme et le ton. On ne veut plus s'en aller, on ne sait plus pourquoi il faut revenir, "chez nous" n'a plus de sens. En plein rêve éveillé, on essaye de tout absorber, de voler du regard tout ce que l'on peut, jusqu'au dernier instant, car même si le temps nous cherche en vain pendant des jours, il arrive toujours à nous trouver pour nous tirer de nos rêves et nous pousser un peu trop fort à travers le globe, où seuls des souvenirs peuvent y retourner. On devient les seuls témoins, personne pour nous croire véritablement, on s'abandonne à nos images dans la tête et petit à petit on se demande si ces terres existent vraiment... Un songe pour seul réconfort.

Elles existent, on en est toujours sûr, ces îles mélancoliques.

Polynésie, Septembre 2018.

 

Les îles mélancoliques

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